Fiches pratiques

Les "SIDA" du chat

20/05/2015
Le FIV et le FeLV bien qu'appartenant tous deux à la famille des Retroviridae, sont 2 pathologies distinctes. Néanmoins du fait de leur mode d'action, ces deux virus provoquent à plus ou moins long terme la survenue d'infections opportunistes par inactivation du système immunitaire.

Transmission :

Le FIV se transmet essentiellement par morsure ou contact sexuel. Un seul contact peut être suffisant pour être infectant. Ceci explique que les animaux non stérilisés sont plus souvent touchés, les mâles se battant pour les femelles avant de s'accoupler. La transmission de la mère au chaton , bien que possible n'est pas la plus fréquente.

Le FeLV se transmet via des contacts étroits, fréquents et réguliers entre chats. On dit que la Leucose se transmet entre chats "amis". Le virus est présent dans les sécrétions essentiellement la salive et le sang, mais aussi les larmes, les urines ou le lait des femelles allaitantes. La transmission au cours de la gestation est là fréquente provoquant soit, la mort des foetus, soit l'infection des chatons dont l'espérance de vie sera courte.



L'infection :

Dans le cas du FIV les chats infectés le restent toute leur vie.

Pour le FeLV il existe des où le chat peut totalement guérir de sa maladie. Soit il réussit à mettre le virus en dormance (il devient porteur sain), soit parfois il peut totalement l'éliminer.

Symptômes :

Comme dit précédemment, les symptômes de ces deux maladies sont essentiellement liés à l'effondrement du système immunitaire et donc à l'apparition d'infections opportunistes.

Pour le FIV on peut observer un mois après la contamination du chat, un passage fiévreux associé à une fatigue marquée de l’animal et à une augmentation des ganglions, signes rarement détectés par le propriétaire.
Une fois cette phase passée, le chat peut rester très longtemps sans symptômes c’est ce qu’on appelle la phase de latence. Elle peut durer des semaines, des mois et, même, des années avant que n'apparaissent les complications. Pendant cette période, le virus continue tout de même d’attaquer le système immunitaire, pouvant provoquer des maladies à médiation immunitaire, le chat fabriquant énormément d'anticorps, inefficaces contre le FIV mais pouvant s'agglomérer.
Durant la troisième phase, lorsque les infections opportunistes se développent, les symptômes ne sont pas spécifiques du SIDA. On peut alors observer, de la fièvre, un amaigrissement, de la diarrhée, des infections respiratoires, de l'insuffisance rénale, un gonflement des ganglions des inflammations diverses (otites, stomatites, gingivites, uvéites) jusqu'à un affaiblissement généralisé conduisant à la mort.

Dans le cas de la Leucose en plus des symptômes généraux que sont la fièvre l'anorexie et l'amaigrissement, le FeLV est capable d'induire le développement de tumeurs. En baissant l'immunité anti tumorale mais aussi en stimulant la croissance des tumeurs par action directe sur l'ADN. Pour les chattes reproductrices, ce virus est source d'avortement. Comme pour le FIV des maladies à médiation immune (uvéites, glomérulonéphrites, polyarthrites) des troubles digestifs et de l'anémie peuvent être observés. En fin d'évolution, les infections oportunistes se développent à leur tour jusqu'à entrainer la mort du chat.

Diagnostic :

Le diagnostic se fait sur base d'une prise de sang et recherche dans le sang de particules virales pour le FeLV et d'anticorps pour le FIV. Ce est se réalise à la clinique en quelques minutes.
Un résultat positif pour le FIV est définitif. Un résultat positif pour le FeLV peut être recontrôlé sous 4 mois car le chat peut éliminer le virus.

Traitement :

Il n'existe pas de traitement spécifique. Depuis quelques années il est décrit l'utilisation de l'interferon w pour le FeLV. Cet antiviral donne des résultats aléatoires, quelques fois excellents
Pour le FIV la trithérapie, comme utilisée pour traiter le SIDA chez l'Homme a été tentée mais les résultats sont décevants.
Pour le reste le traitement se base sur le traitement des infections opportunistes et des complications. Antibiotiques, anti-inflammatoires, perfusions.

Le pronostic une fois les symptômes présents est donc plutôt mauvais à court terme.



Prévention :

Toujours tester un chat avant de l'introduire dans un groupe! Le petit chaton que vous venez de récupérer dans la rue est certainement adorable, mais avant de le ramener à la maison où il va partager la gamelle, la litière et peut-être se bagarrer un peu avec vos autres chats, il est tout de même prudent de le tester. Contrairement au FIV qui ne se transmet que par morsure, le FeLV se diffuse par toutes les voies, et se propage donc rapidement dans un groupe de chats.

La meilleure protection reste sans conteste la vaccination. Seul le vaccin contre le FeLV existe à l'heure actuelle. Bien que n'étant pas efficace à 100% il offre la meilleure protection possible contre cette grave maladie.

La stérilisation des chats permet, en limitant les bagarres et en empêchant les accouplements, de limiter fortement la propagation du FIV.

Il est possible de tester les chats avant de les vacciner. Vacciner contre le FeLV un chat infecté n'est pas dangereux mais ne le protègera évidemment pas. Par contre la vaccination contre le coryza et le typhus est vivement recommandée pour les chats infectés, ces infections opportunistes pouvant les infecter plus facilement. Leur système immunitaire étant plus faible, il est même recommandé de les vacciner tous les 6 mois, soit 2 fois plus souvent que les autres.




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